David Koffi N’goran – LE GOUVERNEMENT DE LA BÊTE. |
15-12-2014 | |
LE GOUVERNEMENT DE LA BÊTE.
Violence, (ré) appropriation et privatisation dans les écritures africaines postcoloniales. Cas de La vie et demie (Sony Labou Tansi) et En attendant le vote des bêtes sauvages (Ahmadou Kourouma)
David Koffi N’goran
Maître de Conférences de Littérature générale et comparée Université Félix Houphouët-Boigny, Cocody-Abidjan, Côte d’Ivoire Diplômé de Science politique, Institut d’études politiques de Strasbourg Introduction
En tant qu’animal, l’indigène est supposé appartenir à la famille de ces
choses éminemment mécaniques, presque physiques, sans langage, bien que douées d’organes de sens, d’os, de veines, de muscles, de nerfs et d’artères dans et par lesquels, la nature dans sa force vierge se manifeste. Placés sur les marges de l’humain, l’indigène et l’animal appartiennent au registre de l’imperfection et de l’erreur. N’ayant pas atteint l’âge d’ homme, ils ne peuvent pas se mettre debout par eux-mêmes. Voilà pourquoi ils sont cloués sous l’emprise d’un autre. (Mbembe, Achille, De la postcolonie. Essai sur l’imagination politique dans l’Afrique contemporaine, p. 267) |